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17 mars 2020. Une époque pas si lointaine. Les GAFA continuaient de croître au point de devenir aussi puissantes que certains états. Nous avions pris l’habitude d’obtenir tout ce que nous désirions d’un simple clic, sans même comprendre que ces technologies numériques polluaient plus que le trafic aérien. La quête insatiable d’argent et de biens de consommation était notre principal horizon.

Nous ne pouvions plus admirer les étoiles, le ciel se voilait de tant de rejets toxiques. Les déchets plastiques souillaient nos océans et les poissons en avalaient par milliards les plus petites particules.

Nous poussions en toute quiétude notre caddie en quête d’aliments ultra transformés et vides de nutriments pourvu qu’ils soient joliment emballés et bon marché. Plus sédentarisés que jamais, nous pensions que nos ennuis de santé résultaient, plutôt que de notre alimentation et de notre mode de vie déséquilibrés, d’un malheureux hasard et qu’il fallait en faire les symptômes.

Grâce aux réseaux sociaux, nous entretenions l’illusion d’être entourés d’une multitude de merveilleux amis, une manière addictive de tromper notre solitude avec des personnes indifférentes qui ne cherchent en réalité qu’à récolter nos likes.

Coincés dans nos villes tentaculaires, nous nous précipitions chaque jour dans notre voiture pour nous rendre dans des lieux de plus en plus plus distants de notre domicile, que ce soit pour aller travailler, faire notre shopping ou partir en week-end.

Ce monde fou a bel et bien existé. L’économie doit passer avant l’humain. Nous vivions dans un monde de compétition absurde mais aux ressources limitées. L’équation impossible.

Et puis, en 2020, est apparu un nouveau virus qui nous a tous confinés deux mois durant. Période d’introspection durant laquelle nous avons réalisé que les réseaux sociaux pouvaient aussi servir à prendre des nouvelles de celles et de ceux que nous aimons, à retisser des vrais liens d’entraide.

Nous avons ressenti la nécessité de pratiquer une activité physique. Nous avons envisagé de déménagé, peut-être un jour, dans une région plus nature, loin des fracas des villes polluées. Et sûrement questionne notre profession : donne t-elle du sens à notre vie ?

Alors, quand est enfin venu le déconfinement, nous avons tous préféré le monde apaisé que nous découvrions à celui que nous avions laissé derrière nous. Enfin….

6 thoughts on “Le monde d’avant, le monde d’après

  1. La crise déclenchée par le coronavirus a révélé à l’humanité sa vulnérabilité et la violence d’un monde qu’elle a fini par épuiser. Depuis le début de la crise, de nombreux appels à changer le monde ont émergé, concernant la solidarité sociale, la reconstruction du système de santé, la relocalisation de l’économie, la lutte pour le climat… Merci pour cet excellent billet. Tu as su trouver les mots justes.

  2. Nous ne pouvons pas continuer à vivre comme avant, c’est une vraie prise de conscience
    mais je ne sais hélas pas si elle est collective car je trouve que les gens se comportent aussi mal qu’avant et ça me fait mal de le constater…

  3. Hellooo, mis à part le fait que certains ont décidé de déménager dans du « plus grand », je ne sais pas si grand chose à changer. On critique souvent notre société mais on en fait partie donc on y contribue aussi. Personnellement, j’ai très bien vécu le confinement et depuis le déconfinement, je n’ai pas vu grand monde. Est-ce qu’à notre échelle, on peut changer le monde, je ne sais pas. Ce monde c’est nous qui le faisons donc j’ai du mal avec les personnes qui critiquent « les gens » en s’excluant eux-mêmes de « ces gens ». Et j’entends malheureusement beaucoup de personnes critiquer l’humain comme s’ils n’en faisaient pas partie…

  4. Après cette crise sanitaire qui est loin d’être finie, j’ai le sentiment que le citoyen, notamment dans son optique de consommation, aura besoin de se raccrocher à des éléments très terre à terre comme la relocalisation de la production, sur le respect de l’humain et de l’écosystème environnemental.

  5. Personnellement, je ne crois pas au monde d’après. Article intéressant, si on conserve le clivage monde d’avant/monde d’après

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