Une équipe de médecins américains souligne le rôle-clé que les assistants vocaux pour smartphone pourraient jouer dans l’aide à la prévention des addictions. Les chercheurs suggèrent par exemple de rediriger l’utilisateur qui souhaite de l’aide vers des services d’écoute gratuits.

Les services d’assistance vocale pour smartphone tels qu’Alexa, Siri ou encore Bixby peuvent nous aider à savoir quel temps il fera demain, indiquer la pharmacie ouverte la plus proche de chez soi ou encore donner les horaires de cinéma. Mais peuvent-ils vous aider à arrêter de fumer ou de boire ? C’est la question explorée par un groupe de médecins, professeurs à l’université de Californie à San Diego.

« L’un des principaux problèmes de santé de cette décennie est la crise de la dépendance, notamment aux opioïdes, mais aussi à l’alcool et à la cigarette électronique. Par conséquent, il s’agit d’une étude de cas idéale pour commencer à explorer la capacité des assistants virtuels intelligents à fournir des réponses concrètes à des questions de santé évidentes », explique le Dr John Ayers, co-auteur des travaux.

L’équipe de médecins a fait le test en interrogeant successivement Alexa (Amazon), Siri (Apple), Google Assistant, Cortana (Microsoft) et Bixby (Samsung), en demandant par exemple de les aider à arrêter de boire ou de fumer.

Sur 70 requêtes distinctes, les assistants virtuels intelligents n’ont été en mesure de fournir seulement quatre réponses cohérentes. Pour la demande, « aidez-moi à arrêter le tabac », Google Assistant a par exemple renvoyé l’utilisateur vers Dr. QuitNow, une application américaine pour arrêter de fumer. Le reste du temps, les assistants vocaux ne semblaient pas comprendre la question qui leur avait été posée.

Rediriger vers des lignes d’assistance téléphonique gratuites

Il reste donc pas mal de travail avant que notre téléphone puisse remplacer le médecin. Toutefois, les auteurs de cette recherche parue dans NPJ Digital Medicine estiment que la mise en place de paramétrages pourrait aboutir à une assistance médicale de qualité concernant les addictions.

« Nous pouvons encourager les gens à faire le premier pas vers un traitement en demandant aux assistants virtuels de smartphone de promouvoir les lignes d’assistance téléphonique publiques », suggère par exemple la Dre Alicia Nobles, première autrice de l’étude.

Si les auteurs de l’étude ne minimisent pas la taille considérable du défi que les entreprises technologiques devront relever pour s’attaquer aux questions de santé, ces derniers restent toutefois optimistes quant à la possibilité de mettre en pratique des dispositifs d’aide à la recherche dans le domaine de la toxicomanie.

« La mise à jour des assistants vocaux pour répondre à la demande d’aide en cas d’abus de substances pourrait devenir une mission essentielle et extrêmement fructueuse dans la manière dont les entreprises technologiques aborderont la santé à l’avenir », conclut la Dre Nobles.

Source AFP RelaxNews