
Toute religion possède ses mythes…Les gourous du digital nous avaient promis le zéro-déplacement, le zéro-pollution, le zéro-papier…Et nous attendons toujours.
Le digital est devenu une religion
Comme la religion, le numérique possède aussi ses mythes. Je pense notamment au mythe de la dématérialisation, du tout connecté… Et pourtant…On fonce désormais vers la 5G, la smart city, sans procéder à des analyses post-implémentations.
Exemple avec la EdTech. L’enseignement numérisé s’est accéléré pendant le confinement. Twitch, Zoom, les écrans ont remplacé le traditionnel tableau noir. On considère l’enfant comme un consommateur et non un apprenant. Jusqu’ici, rien n’a prouvé que le tout-numérique à l’école améliorait le savoir des apprenants. La crise sanitaire n’aura épargné personne. La plupart des élèves aurait même décroché.
Le digital “matérialise” la pensée
On a souvent associé le numérique au développement durable. Grâce à la visio-conférence, on allait moins se déplacer, grâce à la dématérialisation. Mais qu’en est-il réellement ? De tout temps, l’émergence d’une technologie a laissé germer l’idée qu’elle allait supprimer un déplacement. Exemple avec le téléphone. En réalité, les données montrent qu’on se déplace toujours plus, et que plus d’interactions entre les personnes par le biais des télécommunications provoque toujours plus de déplacements.
Parlons maintenant de la dématérialisation. Car on n’en voit point. Avec le numérique, nous serions passés à l’ère du virtuel grâce à la dématérialisation, dans une société de la connaissance devenant de plus en plus immatérielle. Sommes-nous vraiment dans une société devenant plus virtuelle ?
Imaginez, vous souhaitez publier un post sur twitter. Finalement, vous décidez de ne pas le publier et il reste en brouillon. Pensez-vous que ce post ait disparu à jamais Non il est bien conservé quelque part. On matérialise désormais grâce au numérique un nombre considérable d’informations qui demeuraient auparavant immatérielles. Aujourd’hui avec le numérique, nous assistons à une nouvelle révolution de possibilité de matérialisation de la pensée.
Numérique et zéro pollution
A l’heure actuelle, rien n’indique que le remplacement du papier par une technologie soit meilleur pour l’environnement. Entre un livre lu sur papier et un livre lu sur liseuse, quel est le plus vert des deux ? Une étude réalisée par le cabinet Carbone 4, l devient plus écologique de lire sur liseuse seulement à partir du 137e livre lu. Le livre papier serait finalement plus écologique que la liseuse. Et on sait parfaitement recycler le papier. En ce qui concerne les déchets électroniques, les pratiques sont désastreuses. Seuls 10 à 20% des déchets électroniques sont gérés de façon responsable.
Le numérique est basé sur l’innovation technologique constante. Or l’innovation permet l’obsolescence, qui est la condition de survie de l’économie de marché.
Qu’en pensez-vous ?