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Ce vendredi 12 juin, Disney+ a mis en ligne le film Artemis Fowl au sein de son catalogue. Adaptation du premier roman de la saga littéraire de Eoin Colfer, une question se pose déjà : le film a t’il l’étoffe d’une saga fantastique ?

Un début mitigé

Le roman Artemis Fowl d’Eoin Colfer est un fantasy avec fées, trolls, nains et mondes parallèles.

Attendu une première fois au cinéma en août 2019, Artemis Fowl avait finalement vu sa sortie sur grand écran être repoussée à mai 2020. Puis, suite à l’épidémie de Covid-19, Disney a donc préféré proposer ce film en exclusivité sur sa plateforme de streaming Disney+. Un choix logique au regard de la cible de cette histoire.

Après avoir été coincé dans l’enfer du développement pendant près de 20 ans, Artemis Fowl a finalement pris vie sur le grand écran. Malheureusement, pour un film en préparation depuis si longtemps, ni les fans des livres ni le grand public ne trouveront grand-chose à apprécier dans cette adaptation. Enfin c’est mon avis.

Basé sur la série de livres du même nom d’Eoin Colfer, Artemis Fowl suit le titulaire Artemis, un cerveau criminel irlandais de 12 ans qui découvre un monde secret de fées de haute technologie vivant sous terre qui cherchent désespérément à rester cachées à l’humanité. Artemis prévoit de les manipuler pour l’aider à récupérer son père kidnappé.

Aucun livre ne peut jamais être parfaitement traduit au format film, mais cette version prend d’importantes libertés de narration, s’écartant fortement de la caractérisation du livre d’Artemis. Le réalisateur Kenneth Branagh souhaitait rendre Artemis plus héroïque et donc accessible au public, a-t-il déclaré à un journaliste de l’IGN, malgré le fait qu’Artemis soit destiné à être le méchant du roman. Cette bizarrerie narrative est une source du charme unique de l’histoire qui ne se réalise pas dans la version film.

Là où Artemis du roman est déjà en plein contrôle de l’empire criminel (en difficulté) de sa famille et se bat pour restaurer l’honneur de son nom, la version du film est présentée tout à fait différemment. C’est un enfant brillant qui mène une vie relativement normale impliquant l’école avec d’autres enfants et des jours passés avec son père, qui insiste pour enseigner à son fils tout ce qu’il y a à savoir sur la mythologie irlandaise.

La relation d’Artemis avec son père est la première et la plus grande déviation du film par rapport aux livres, car elle apporte une chaleur émotionnelle à l’histoire qui se sent résolument non-Artemis Fowl. Le film se met en marche juste au moment où Fowl Sr. disparaît soudainement. Artemis reçoit un appel téléphonique énigmatique d’une silhouette ténébreuse l’informant qu’il a trois jours pour trouver un livreur des “Aculos” s’il veut revoir son père.

Ce que Artemis réalise rapidement, c’est que tous les contes de fées que son père lui lisait tous les soirs n’étaient pas seulement des histoires, mais une préparation pour en apprendre davantage sur le travail secret de Fowl Sr.: rechercher l’existence des fées et de la magie.

Difficile pourtant d’être captivé par cette histoire, pourtant prometteuse, tirée des livres de l’Irlandais Eoin Colfer. “Artemis Fowl”, réalisé par Kenneth Branagh pour Disney+, perd le spectateur par son récit alambiqué.

Un univers audacieux et des propositions intéressantes ne font pas d’Artemis Fowl le film auquel nous étions en droit de nous attendre. Les aventures épiques de ce jeune garçon descendant d’une longue lignée de criminels ne m’ont pas convaincuUS, déçue par l’omniprésence d’effets spéciaux mal maîtrisés, les personnages sans substance et l’intrigue bancale.

Le film souffre d’un scénario fait de 50 clichés cousus ensemble, avec un héros totalement antipathique, mais le design est cool le rythme soutenu et les seconds rôles sympas. D’ici deux jours il sera totalement oublié…

Peut-être que si vous ne lisez jamais les livres, vous pourriez avoir un certain intérêt pour cette aventure qui convient mieux à Disney Plus. Mais les fans qui espèrent trouver l’anti-héros froid et calculateur avec lequel ils ont grandi devront s’en tenir aux histoires de Colfer. En prenant des libertés avec la série originale, Disney vide les livres pour livrer une histoire où Artemis ne se sent pas digne du titre de “cerveau criminel”. Ne soyez pas surpris si vous voyez des tweets crier #NotMyArtemisFowl après la sortie du film.

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