
Ce n’est plus un doute pour personne : le digital pollue. Le vernis dématérialisé ne peut pas faire oublier les réalités environnementales et sociales des objets connectés. Pourtant ce n’est pas une fatalité.
Le secteur du numérique représente aujourd’hui 4 % des émissions de gaz à effet de serre et la forte augmentation des usages risque de faire doubler cette empreinte carbone d’ici 2025. La moitié de ces émissions est due aux équipements connectés. Dont nous sommes très gourmands.
Nous changeons en moyenne notre téléphone intelligent tous les deux ans. Il y a plus de 15 milliards d’objets connectés dans le monde. Et d’ici 10 ans, le nombre triplera. La face sociale et éthique de la “Tech” est, elle aussi, florissante.
Des conflits armés en Afrique ou en Amérique Latine et le travail des enfants sont dans certains cas en lien direct avec l’exploitation de différents types de minerais. Depuis la France et à l’échelle individuelle, nous avons l’impression de ne pas avoir d’emprise sur le réel.
Pourtant il existe plusieurs solutions, de consommation collaborative ou de reconditionnement, que nous avons listé pour rester connecter à la fois à internet et à la terre.
La face environnementale et sociale de la “Tech”
Paradoxalement, plus on dématérialise, plus on utilise de matières et in fine plus on alourdit son impact environnemental. Et les objets connectés, ont un cycle de vie très polluant. Entre la conception, la production des composants, la fabrication, leur transport…etc. l’addition est vite salée.
La production de composants complexes exige beaucoup d’énergie, des traitements chimiques et des métaux rares : comme le tantale ou l’indium.
Les ressources en minerais sont entrain de s’épuiser à un rythme effréné. D’après l’Agence de la transition écologique (ADEME), chaque objet mobilise de 50 à 350 fois son poids en matières premières. À titre d’exemple, pour un ordinateur portable d’environ 1kg c’est 800 kg en matières premières.
La phase de fabrication est également très énergivore et émettrice en CO2 puisque la plupart des composants sont fabriqués en Chine ou en Corée, où l’électricité provient du charbon. On finit avec la cerise sur le gâteau du transport en avion (le plus souvent) qui accable encore plus le produit.
Ces objets sont aussi à l’origine de conflits armés en Afrique ou en Amérique Latine. C’est cela que l’expression “minerais de sang” cherche à dépeindre. On parle de la production de minerais ou métaux contrôlé par des réseaux mafieux armés. C’est notamment le cas dans la région des grands lacs africains, en Birmanie ou en Colombie. En mars 2017, il y a eu une petite avancée sur le sujet. Le parlement européen a voté une loi imposant aux entreprises de s’approvisionner en minerais de manière responsable. Mais, il existe des failles pour la contourner car elle ne s’applique qu’aux entreprises qui importent des ressources à l’état brut, pas celles qui en utilisent dans leur production.
À cela s’ajoute des conditions de travail inacceptables dans les mines à la fois pour les adultes et les enfants. Selon l’UNICEF, plus de 40.000 enfants travailleraient dans les mines du sud de la République Démocratique du Congo.
Obligation de changer nos modes de consommation
Après ce tableau peu glorieux de nos précieux amis de poches et de sacs, il semble urgent et évident de changer de modes de vie et notre manière d’acheter de la high-tech. D’après, une autre étude de l’ADEME, la première chose à faire est d’éviter de se sur-équiper.
Il faut être pro-actif dans sa consommation d’équipement et se questionner sincèrement sur l’utilité réelle de son achat. Bien souvent le marketing des différentes entreprises nous pousse à assouvir un besoin matériel encore inexistant dans le passé. Si on se rend compte que l’on a vraiment besoin d’un objet, essayer à tout prix de ne pas acheter de produit neuf.
Passer d’abord en revue les différentes ressourceries qu’il y a autour de chez soi. Le site le Cri du zèbre a crée une carte interactive qui les répertorie partout dans la capitale. Si on n’a pas trouvé son bonheur en ressourcerie, aller sur les sites de reconditionnement. C’est tout simplement la revente d’un produit réparé.
D’ailleurs, selon une étude d’Omnibus YouGov de février 2018, un tiers des Français posséderait un produit reconditionné. Les géants comme Apple ou la FNAC ont des services entiers dédiés à cette pratique, mais Il existe de nouveaux sites comme BlackMarket ou rebuy. Si malgré tout on veut encore acheter du neuf, une solution serait de ne pas sur-dimentionner.
Car l’augmentation de la taille de l’écran engendre une augmentation du poids et in fine de l’utilisation de matières premières pour sa fabrication. Il faut aussi privilégier les objets durables, de qualité et éthiquement raisonnables, à l’image du désormais célèbre Fairphone.
Tous ces conseils en plus d’être éco-friendly sont des alternatives qui feront beaucoup de bien à votre porte monnaie. Et avant d’acheter penser à réparer.
Source AFP RelaxNews
Hello ! Un article très intéressant, et une manière de plus d’aller vers une consommation éco-responsable….🤩Dans une optique minimaliste : consommer moins mais mieux🤩
Hello, c’est vraiment bien d’en parler. Je fais durer au max mes appareils, mais franchement, il faudrait faire des efforts sur la réparabilité et le coût de réparabilité de la part des marques. C’est souvent prohibitif… Pas toujours dans la tech, mais notamment dans l’électro-ménager. Enfin, ça évolue quand même mais ce n’est pas assez répandu et accessible.