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L’innovation et les nouvelles technologies peuvent-elles résoudre la crise environnementale ? Une bonne question, qui n’a malheureusement pas de réponse claire. Il existe une croyance commune selon laquelle l’innovation technologique nous sauvera du changement climatique.

Un exemple, présenté par LaVie, raconte comment une innovation peut changer notre vie quotidienne grâce à la technologie. A l’occasion du CES, je vous présente une série d’interview sur des startups coup de coeur. On commence par la startup LaVie.

Une innovation écologique qui tue les bactéries en 20mn

Une entreprise française, La Vie Bio, a trouvé un moyen de produire de l’eau pure et propre. Si 65% des Français boivent de l’eau du robinet, l’autre partie boit de l’eau en bouteille. Chaque seconde, 175 bouteilles sont vendues, ce qui signifie que 5,5 milliards de bouteilles sont vendues chaque année. C’est beaucoup d’argent !

Surtout quand on sait que ces mêmes bouteilles en plastique seront soit recyclées soit laissées dans la nature où elles poseront des problèmes pour l’environnement avec leurs émissions de gaz à effet de serre et la pollution due à leur transport si loin de leur lieu de fabrication.

LaVie est une startup qui souhaite donner accès à l’eau potable à tous. Et profite du plus grand salon de l’innovation au monde, le CES, pour présenter deux nouveaux types de fontaines d’eau douce du robinet. L’un est une version grande capacité (5L) (LaFontaine) et l’autre est une version 10L (LaSource). Cette fontaine écologique utilise des lampes LED qui tuent le chlore dans l’eau du robinet en 20 minutes, facilement et sans gaspillage.


Interview #CES2022 : 7 questions à Pascal Nuti

Présentez-vous ainsi que votre parcours


J’ai démarré (j’ai quitté l’enseignement « classique » à 16 ans) par la photo, puis la photogravure numérique où j’ai vendu de gros systèmes graphiques à de gros faiseurs, sans trop me préoccuper de leur performance énergétique, ni de leur recyclabilité. C’était la grande époque du « Think different » et du « The network is the computer », et les acteurs de ces nouvelles technologies pensaient plus innovation que bon sens ou préservation d’une planète qui ne ressentait pas encore les effets du réchauffement climatique.


Je me suis retrouvé dans les années 2000 avec une grange à rendre autonome en énergie car la mairie d’Aix en provence me refusait le raccordement au réseau.  J’ai effectué le dimensionnement et l’installation par moi-même avec très peu d’énergie et très peu de stockage, et fini par comprendre après quelques mois que l’on peut diviser sa consommation d’énergie par 10 avec peu de concessions sur le confort. J’avais grâce à cet exercice appris l’utilité de chaque Watt stocké et consommé. Cela a changé ma vie, j’ai changé de métier en montant une startup (ma cinquième) de conversion des vélos en vélo électriques, crée un forum sur la mobilité légère, puis mis au point une voiture ultra légère dans une énième startup, celle ci cotée au Nyse Euronext dés sa troisième année.

Présentez votre entreprise en quelques mots


C’est le fruit de nos convictions écologiques (mon associé et CEO cofondateur Saadi Brahmi était installateur PV et passionné d’éolien) qui nous a poussé à investir dans un outil d’innovation pour apporter des outils simples qui impactent fortement l’empreinte de l’être humain sur la planète. Ainsi est née Solable SAS en 2015.


Le zéro déchet et la sobriété énergétique sont nos drivers. Par exemple, depuis trois ans de commercialisation, nos clients LaVie ont économisé la fabrication, le transport et l’achat de plus de 5 millions de bouteilles, et ce chiffre augmente bien sur jour après jour.


Comment décririez-vous votre entreprise ?


C’est une entreprise à taille humaine où tout le monde peut discuter sans barrières, et soumettre des idées pour la faire avancer.
Ainsi, en tant que responsable innovation, je soumets une bonne cinquantaine d’idées par an, on en sélectionne seulement deux ou trois, mais on les prototypes en interne, on les teste et les améliore avant de les lancer en fabrication série. A ce titre, on s’amuse beaucoup plus que les ingénieurs de grands groupes qui vont gérer au mieux un petit sous-ensemble, et ne jamais créer un produit de A à Z.


Pourquoi ce choix de produits ?


Il correspond à notre ADN : un impact fort sur l’empreinte de l’homme sur terre, et un retour sur investissement inférieur à trois ans.
Pour les produits LaVie, c’est 6 à 12 mois de retour sur investissement, c’est très court, et permet de « sauver » 350 bouteilles en plastique par foyer.
Le gain en confort permet l’adoption de l’innovation, on à de l’eau de qualité disponible en permanence, sans se soucier d’aller l’acheter, de la transporter, de la stocker…


Il y a 50 ans, Brita inventait la carafe filtrante, adaptée aux polluants de l’époque. Nous avons inventé en 2017 la carafe filtrante sans filtre, adaptée aux polluants modernes, pour beaucoup des traces de produits chimiques qui dégénèrent en cocktail aux effets méconnus.


S’il n’y en avait qu’un, quel serait le point d’attention à surveiller en priorité lorsqu’on se lance dans l’aventure startup ?


Il n’y en n’à qu’un, c’est l’équipe ! On peut se tromper, faire volte face sur une techno ou un produit, mais on arrivera jamais sur le marché sans une forte motivation, compétence et complémentarité du team. Je recommande de ne pas écouter les sirènes du « problème-solution » (c’est un principe qui interdit de créer autre chose que de l’innovation incrémentale, cela ne sauvera personne…) et de ne pas trop perdre de temps avec les biz plans, qui ne servent qu’a rassurer les banquiers. On doit se convaincre, puis se challenger, mais pas avec des financiers tant qu’on n’est pas sur un démonstrateur avancé, plutôt avec des utilisateurs, ingénieurs, industriels etc…


Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait lancer sa propre startup ?


Se poser les bonnes questions : suis je disposé à prendre des risques, à ne pas me payer pendant de longues périodes, à partager les décisions avec mes collaborateurs, à bosser 12H/jour ? 
En effet, la « vallée de la mort » peut durer facilement trois ans pour des produits à forte composante technologique, et les vacances sont rares pendant cette période de vaches maigres.


Le CES en trois mots ?


Comme Vegas : Délirant, grand et cher, mais on peut y rencontrer des gens très haut sur l’échelle de décision.
Je fais partie des gens qui souhaitent créer un vrai salon de l’innovation en Europe, pourquoi pas Franco-Allemand, mais cela reste un rêve lointain.
 

A découvrir sur le stand 54750 à Sands Expo – Du 5 au 8 janvier 2022 CES Las Vegas

2 thoughts on “#CES2022 Interview de @PascalNuti La Vie Bio « Le zéro déchet et la sobriété énergétique sont nos drivers »

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